Vendredi 25 novembre Liblab a animé une soirée « inspiration montagne » pour le Club Alpin de Saint-Gaudens.
Je vous partage la sélection de lectures qui a servi de support aux discussions lors de la soirée du 25 novembre. le Club Alpin français de Saint-Gaudens fête cette année ses 50 ans et organise plusieurs animations hors des sentiers (de montagne!) battus pour ses adhérents.
Découvrir des histoires de nature
Pour découvrir les beautés de la montagne, on peut bien sûr puiser dans les guides de beaux éditeurs naturalistes: l’incontournable Delachaux et Niestlé mais aussi le superbe éditeur Biotope qui est situé en Occitanie et mobilise les compétences de naturalistes experts, notamment des compétences très pointues sur les orchidées et les chauve-souris. Leur ouvrage Faune et Flore des Pyrénées est très complet et accessible.
Pour suivre et comprendre la vie des personnalités de l’écologie en montagne comme Jean-Loup Etienne, Vincent Munier et Heidi Sevestre, Plume de Carotte a décliné des portraits accessibles pour les ados et les familles.
La panthère des neiges, contée par Sylvain Tesson est un merveilleux livre pour découvrir l’affût et le rapport à la nature. Et dans un style très différent et plus scientifique, Adeline loyau raconte avec humour « les tribulations d ‘une scientifique en montagne ».
La montagne qui forge l’homme
Les histoires d’alpinisme et d’aventure dans le grand froid sont légions. Notamment « conquérant de l’inutile » et les livres de Nicolas Vanier.
J’ai choisi de mettre en lumière une biographie étonnante de John Muir par Alexis Jenni « J’aurais pu devenir millionnaire j’ai choisi d’être vagabond » et un récit très personnel « ouvrir une voie » qui fait le lien entre l’engagement en montagne et l’engagement pour changer l’entreprise écrit par Emmanuel Faber, ex-patron de Danone, remercié parce que « trop » réformateur. les 2 livres sont aux belles éditions Paulsen.
Un autre récit a retenu mon attention: Alpiniste de Staline de Cédric Gras qui a reçu le prix Albert Londres. On y découvre une enquête sur la vie de 2 frères héros soviétiques de l’alpinisme et les rapport complexes et ambigus entre sport et idéologie.
Avec un profil beaucoup plus hédoniste, Pascal Dessaint , auteur de polars toulousain , nous partage dans « vers la beauté toujours » son amour de la randonnée et de l’aventure modeste dans les Pyrénées.
Dans un tout autre registre on pourra découvrir le manga « vertical » chez Glenat qui conte l’histoire d’un sauveteur en montagne.
Vivre dans et de la montagne
Plusieurs histories nous permettent de découvrir les liens entre la montagne et ceux qui en vivent: chasseurs, bergers, villageois de toutes époques et de tout pays vivant et domestiquant la montagne avec plus ou moins de difficultés.
Dans « le Poids du papillon » Eri de Luca montre magnifiquement les rapports entre le chasseur et la bête qu’il traque. Et dans la BD le Loup de Jean-marc Rochette le berger et le Loup tissent des rapports complexes.
La magnifique histoire des « chevaux de feu » de Mykhaïlo Kotsioubynsky dépeint la vie rude des Houtsouls des Carpates ukrainiennes. Et l’enquête « Chaudun la montagne blessée » est une plongée dans l’histoire stupéfiante de ces paysans du sud des Alpes qui ont vendu leur village à l’Etat faute de pouvoir y vivre.
Sanctuariser le sauvage ou cohabiter?
Pour comprendre les enjeux du réchauffement climatique sur la montagne indirectement, le polar Impact de Olivier Norek permet une découverte des impacts sur toute la planète (et sur les Pyrénées,..) par le biais d’un polar bien mené.
Pour protéger la montagne devrons-nous un jour arrêter de nous y promener? Le livre Urgence il faut sauver les montagnes par Reinhold Messner reprend de façon claire de nombreux points de réflexion sur notre manière de vivre en montagne.
Le débat qui se pose aujourd’hui est très bien caractérisé dans « Un monde qui fond » de Camille Bellesoeur: faut-il sanctuariser des espace sauvages (sur le modèle des grands espaces américains)? Ou trouver des modalités de partage des usages de la montagne? Plus adapté à nos espaces européens plus limités.
