Pour sensibiliser à la transition écologique, j’utilise des livres dans mes ateliers. Pourquoi ce média hors d’âge à l’avenir incertain, diront certains? 6 raisons issues de quelques années d’expérience professionnelle…
Transmettre à ceux qui n’ont pas le temps de lire
L’un des premiers bénéfices de travailler avec des livres, c’est de transmettre de la connaissance et de la réflexion trouvée dans des ouvrages de références de façon synthétique et vivante. Vous avez entendu parler de Pablo Servigne et de Rob Hopkins? Vous aimeriez savoir ce qu’il y a dans un ouvrage souvent cité mais conséquent?
Je vous partage les fondamentaux de certains ouvrages, pour que vous ayez une vision d’ensemble du contenu et des points clés pour nourrir votre réflexion, même si vous n’avez pas le temps de vous plonger dans l’ouvrage entier.
Les livres non techniques, un matériau qui nous autorise à sortir du cadre
Amener des livres non techniques dans l’entreprise, c’est s’autoriser à élargir le champ de réflexion, stimuler la curiosité, permettre l’expression des émotions, dont on sait qu’elles ont une place très importante dans la vie professionnelle.
Dans ces BD, ces livres pratiques, ces essais, romans, livres inspirants, on trouve un éventail d’informations, d’avis, de témoignages, d’études, de réflexion et d’imaginaire qui couvrent tout le champ de l’écologie et le changement de société qui y est lié.
Dans les ateliers LIBLAB nous aurons des temps de réflexion créatives en sous-groupe, dans lesquels chacun choisira librement un support de réflexion (citations, extraits courts de livres contextualisés, extraits de BD, des livres pratiques, beaux livres inspirants,…). Le but sera de faire découvrir des aspects éclairants, inspirants, drôles, voir déstabilisants pour générer débat et réflexion créative. Bien souvent, ces extraits permettront aussi à chacun d’amener et d’exprimer ses propres connaissances, questions, doutes, visions qui viennent d’expérience personnelle et de sources d’informations diverses.
Retour du slow: prendre le temps de réfléchir
Les équipes se plaignent très souvent d’être « le nez dans le guidon », sans temps hors de l’opérationnel. Il s’agit aussi de s’autoriser à des temps non directement productifs, mais qui nous apporte bien-être, créativité et vision nouvelle de l’avenir. Les enjeux climatiques vont évidemment nous contraindre à ré-imaginer notre façon de produire et de travailler. En se décalant, en revenant aux questions fondamentales, nous trouverons la motivation pour arriver à des solutions concrètes nouvelles.
Prendre un temps de travail où il faut se poser pour intégrer un contenu qu’on ne connait pas, demander à chacun de prendre 10 minutes pour réfléchir sur un sujet, c’est redonner une chance au temps long.
De nombreux signaux nous montrent les bienfaits de revoir notre conception du temps et de comment nous l’utilisons. L’utilisation de la lecture participe de cette évolution. De grandes entreprises ont déjà intégrées cette logique.
Expérimenter le travail déconnecté
« Mais les jeunes ne lisent plus, pour eux le livre c’est un repoussoir ». J’entends souvent cette phrase. Je pense un peu différemment. Je pense d’abord que ceux qui le disent ne sont pas forcément des jeunes… Au coeur des startups, dans les collectifs liés à la transition, de nombreux jeunes sont lecteurs occasionnels ou réguliers ou le redeviennent dans des moments où ils se sentent envahis ou submergés par la déferlante des informations virtuelles.
Auprès de public jeunes, je propose un atelier de travail créatif, avec des contenus qui viennent certes des livres, mais avant tout avec l’objectif de les faire réfléchir et discuter d’un sujet. Ils y amèneront leurs propres sources d’informations, dont on pourra débattre, quel que soit le média émetteur. Il n’y a pas de jugement sur la manière de découvrir le monde, du moment qu’il y a esprit critique et discernement quant aux sources.
Mais l’idée est aussi de leur faire expérimenter un temps de travail déconnecté, où on peut prendre le temps de réfléchir plus en profondeur et de débattre de façon authentique sur des sujets de fond, sans avoir besoin d’informations immédiates digitales sans cesse devenues obsolètes.
Vivre une expérience déconnectée, pour découvrir d’autres manières de réfléchir, débattre et expérimenter pour que chacun y prenne ce qui lui parlera fait partie de l’expérience que je propose aux jeunes et aux moins jeunes.
Essor des lowtechs: le livre comme objet émotionnel
Ainsi, travailler avec un véritable objet physique et matériel apporte aussi une satisfaction tactile, esthétique. l’objet livre peut-être beau, il a un toucher, on le met dans sa poche, son sac, on peut l’annoter, le dédicacer, le corner, se l’approprier…
L’intérêt croissant pour les lowtechs nous amène à considérer des solutions techniques qui sont : utiles, durables et accessibles. D’une certaine manière, si on revient aux fondamentaux de nos besoins, le livre est un objet lowtech: il peut contenir des connaissances utiles; bien conservé, il peut durer et être partagé par de nombreuses personnes et c’est un objet peu cher.
Les beaux-livres, les BD, les livres pratiques donnent maintenant une grande place à l’illustration, à la mise en page pour que tous les sens soient sollicités. L’esthétique et la sollicitation visuelle, au delà de l’écrit est bien le propos de nombreux livres.
Il y a, avec le livre, comme avec tout objet, une part d’émotionnel: un livre qui nous a marqué, ému, fait rire, un livre offert par quelqu’un, un livre hérité d’une personne, trimballé pendant un voyage et qui correspond au souvenir d’un lieu où on l’a acheté, trouvé, lu… Un objet réel qui s’inscrit dans la vie, qu’on a sous les yeux au quotidien. Et pas un fichier impalpable perdu dans un cloud.
Parce qu’on parle mieux de ce qu’on aime
Enfin, de façon plus personnelle, j’ai choisi les livres car je pense qu’on parle mieux de ce qu’on aime. Donc j’utilise le support livre pour sensibiliser au sujet de la transition. Sans obliger personne à lire, juste en partageons tout ce que j’ai tiré de mes lectures, qui m’amène à changer et expérimenter des choses pour ma vie et mon activité professionnelle.
C’est cette ensemble de découvertes et des rencontres, ce qui m’ont aidées à m’enthousiasmer pour le sujet et à changer progressivement des choses de ma vie personnelle et professionnelle. Parce que pour donner envie, il vaut mieux avoir envie….