Comment les livres de cuisine nous aident à changer le monde

Les livres de cuisine ont bien changé: on y apprend maintenant à s’amuser et à réfléchir pour cuisiner toujours gourmand mais plus durable, plus local et plus végétal

Les beaux livres de cuisine comme trophées

Disons la vérité: on aime tous avoir dans la bibliothèque de magnifiques livres de cuisine qui nous pose: livres de cuisine compliquée de pays lointains (jamais ouverts) comme preuve de nos voyages; livres de recettes de grands chefs aux photos magiques et hyper conceptuelles mais infaisables pour le commun des mortels…

Je confesse feuilleter pour le plaisir le pavé de « On va déguster » ou « On va déguster l’Italie » sans jamais en essayer les recettes. Juste pour les petites histoires sur les produits, les mots…

La cuisine de maman ringardisée

Le bon vieux livre de recette de maman avait de quoi nous laisser perplexe. Mon exemplaire de Ginette Mathiot « je sais cuisiner » des années 90 conseillait quand même encore comme boisson pour les adolescents de l’eau coupée de vin… La cuisine tradi avait bien besoin de se dépoussiérer!

Heureusement quantité de livres proposent maintenant dans tous les formats et tous les budget des recettes, faciles, pas chères pour les nuls, pour les étudiants,.. Vive la démocratisation! Bien sûr on peut aussi s’initier aux cuisines du monde entier et on trouve aussi des ouvrages hyper pointus: verrines, cup cakes, soupes, boulettes, bol,… Tous les goûts s’y retrouvent.

Ginette Mathiot alcoolise les adolescents…

Cuisiner autrement : même pas peur

Mais le plus intéressant c’est du côté des livres qui nous proposent non seulement des recettes, mais de réfléchir à notre alimentation. Plus responsable, plus local, plus économe, moins carnée, plus végétale, j’ai découvert que ces nouvelles façons de cuisiner peuvent être savoureuses, enthousiastes et intéressantes pour les papilles et l’esprit. Ces livres ne se cantonnent pas à des recettes. Ils nous apprennent à réfléchir à ce qu’on prépare. A inventer et s’amuser en comprenant les fondamentaux des produits.

Dans le livre d’Ona Maiocco (prof de cuisine bio à Paris) « Ma cuisine supernaturelle » aux éditions du Rouergue je me pose la question de la nécessité de tous mes ustensiles de cuisine. Pourquoi avoir un mixeur plongeant et un blender? ça fait la même chose. La cataplana portugaise ramené de voyage? On s’en est servie 3 fois en 5 ans. Je découvre aussi des principes d’assaisonnement et comment donner de la consistance et de la beauté aux plats. Ca donne envie!

Dans Cuisiner pour le plaisir, les autres et la planète de Tom Hunt (chef anglais engagé éthique et antigaspi) aux éditions Ulmer présente son manifeste « Root to fruit »: manger pour le plaisir, des aliments de qualité, sans déchets et principalement végétaux. On apprend les étapes et composants d’une salade réussie, de l’utilisation des graines germées. Les recettes sont très gourmandes: glaces au figues noisettes, sorbet au pomme fenouil et menthe, tarte aux fleurs de sureau et chocolat blanc…

Enfin dans « Cuisiner sans recettes » aux éditions ecosociété de Véronique Bouchard (fermière et agronome québecoise) donne les fondamentaux d’une alimentation proche des producteurs. Pour les adeptes du DIY elle décline les techniques de conservation, les types de produits locaux (ici ceux du Québec). puis le livre présente les grands types de plats et propose des conseils pour les décliner facilement: galettes, soupes, sauces, tartes, risottos,… La palette est large et inspirante. Le format et l’illustration des guides ecosociété est illustré vivant et très facile à feuilleter.

Comme quoi on peut réfléchir pour mieux faire et faire pour mieux réfléchir!