Les poètes au boulot!

Il faut mettre les poètes au boulot pour réussir la transition écologique. C’est pas moi qui le dit, c’est Aurélien Barreau, astrophysicien.

Dans un entretien accordé à Caroline Guilbaud pour la collection les apuléennes de Zulma, Aurélien Barrau partage sa vision du type de révolution qu’il nous faut pour faire face au défi climatique. j’en retiens aujourd’hui la dimension poétique:

« Ce qui tue aujourd’hui et avant tout, c’est notre manque d’imagination. Notre enlisement dans l’inertie. Nous avons bien d’avantage besoin d’artistes que d’ingénieurs face au désastre en cours…L’art, la littérature, la poésie, sont des armes de précision. il va falloir les dégainer

Si agir et changer notre façon de vivre et de travailler est nécessaire, encore faut-il trouver le ressort et la motivation pour le faire. Ce qui peut nous motiver, nous faire envie nous donner le feu, c’est notre imagination. Quand on nourrit l’imagination avec des contenus standardisés et prémâchés, quand les algorithmes imaginent pour nous, qu’est ce qu’il nous reste?

Les poètes d’hier nous chuchotent le nom des fleurs à ne pas oublier

Une fois qu’on accepte de se laisser toucher par la beauté, on peut lire de la poésie, cet art souvent considéré comme une faiblesse à réserver aux rêveurs. Je pense au contraire que la poésie nous ramène à sentir ce qui ne se quantifie pas, qui fait la différence dans les relations humaines et que les machines pourront difficilement faire à notre place.

« L’été couvrait le vieux rempart de coquelicots en démence »

Alexandre Vialatte, les fruits du Congo

Lire comment Colette parle d’un jardin en Bourgogne et lire comment Alexandre Vialatte parle de la campagne auvergnate comme d’une jungle pour aventuriers, ça ouvre des perspectives et ça console de ne pas prendre l’avion.

Sabine Sicaud quia commencé à écrire à 10 ans, aurait pu devenir Colette. Mais la maladie l’a emporté à 16 ans. Elle a écrit ses poèmes sans jamais sortir du jardin où elle a grandi. Ses poèmes sont magnifiques et ils dégagent une étrange sagesse: celle de quelqu’un qui sait se réjouir et faire son miel de tout ce qu’il voit.

Même si après avoir décliné ses rencontres avec de nombreux arbres, elle conclut avec un voile de regret:

« Je n’ai pas rencontré le baobab »

Ce très délicat herbier illustré est édité par les jolies petites éditions les Veliplanchistes.

Les poètes d’aujourd’hui jouent avec les mots des saisons

Et aujourd’hui les poètes se croisent aussi sur Instagram, ça ne veut pas dire qu’ils dédaignent le papier. Camille Sova de @collagessauvages en est un joli exemple avec ses séries de collages sur les saisons. Voilà un bout d’été:

Laissez vous porter par quelques lignes des poètes d’hier ou d’aujourd’hui pour vous donner le feu cet été !