Mode et écologie: je t’aime… moi non plus!

Peut-on imaginer concilier mode et écologie? Grâce à la venue de Catherine Dauriac, présidente de Fashion Revolution France à l’Eco Culture Club #3 nous avons pu débattre de tous les aspects du sujet.

Notre Eco Culture Club a été l’occasion d’apprendre beaucoup de choses en partageant sur le livre « Fashion fake or not » de Catherine Dauriac . Nous avons aussi découvert Toulouse espace couture qui est un Tiers Lieu dédié à l’apprentissage de la couture et à l’accompagnement des projets de créatrices grâce à Séverine. Enfin, Anne nous a parlé de l’Ecole de la mode CASA93 qui vient d’ouvrir au Mirail, une école de la mode qui allie excellence, partenariat avec les acteurs clés de la filière et vocation d ‘insertion puisque l’école est gratuite.

De la mode à la fast fashion

Si l’industrie textile est née de l’utilisation des matières premières, l’arrivée de l’industrie des fibres synthétiques et artificielles a bouleversé les usages (65% de nos vêtements sont synthétiques). Le livre retrace de façon claire et imagée ces différentes époques.Et si la production s’emballe, c’est aussi depuis longtemps en raison de la mondialisation et des différences de coûts de main d’oeuvre sur la planète. Signez vite l’initiative Good Clothes for fair pay qui cherche à faire pression pour exiger un salaire décent pour les travailleurs du monde du textile!

Notre boulimie de consommation est devenu déraisonnable et l’accélération de la production et de la consommation se nourrissent. Nous ne portons en moyenne que 30% des vêtements qui sont dans nos armoires,

Déchets et recyclage: la fin des illusions

Nous jetons 9kg de vêtement par personne par an. En fait, les vêtements que nous ne donnons pas ou revendons pas, vont dans des filières de recyclage illusoires: les vêtements qui sont en fibres mélangées (majoritaires) ne peuvent être récupérés pour repartir dans une filière matière, seule les vêtements mono-matières sont vraiment recyclés. Le reste est, soit incinéré, soit envoyé en Afrique pour une revente à bas coût de produits peu qualitatifs et pas adaptés, qui font, en plus, concurrence à la fabrication locale.

La conclusion qui s’impose: arrêtons d’acheter, portons ce que nous avons dans nos armoires! Et quand nous avons besoin d’un nouveau vêtement, posons nous les bonnes questions avec la méthode BISOU.

Nous pouvons aussi tous apprendre à réparer, rafraichir, changer nos vêtements pour les faire durer. Des structures locales comme Toulouse espace couture sont là pour nous y aider.

Pollution de la filière textile: la production…et nous!

Il est évident que les grosses industries textiles, leurs rejets, le transport autour du monde, impactent très lourdement l’environnement. L’utilisation de l’eau, par exemple pour faire pousser du coton dans des régions non adaptées (le coton à l’origine vient d’Inde et de régions humides), a conduit à assécher la mer d’Aral.

Pourtant j’ai découvert que 50% de l’impact environnemental de nos vêtement se trouvait… dans nos usages. Nous lavons beaucoup trop souvent certains vêtements (jeans ou pulls), ce qui n’est pas toujours nécessaire et diffuse les fibres synthétiques et produits polluant dans les eaux usées. Et bien sûr, nous jetons trop de vêtements usagés. l’Upcycling peut aussi nous donner des idées pour faire quelque chose de ces tissus qui ne servent plus, ou pour les orienter vers des personnes qui savent les exploiter.

Reconstruire les filières françaises

Lin, chanvre, laine,… Nous avons en France l’opportunité de préserver et transmettre des savoir-faire et de relocaliser des filières. En Occitanie par exemple VirgoCoop travaille à constituer une filière chanvre. Le lin se redéveloppe plutôt dans le Nord de la France.

Nous avons d’ailleurs en région de très beaux savoir-faire comme les Chapeaux Crambes et des entreprises redynamisées par les nouvelles générations comme le beau succès des Ateliers Tuffery fabricants de jeans à Floirac au coeur des Cévennes.